Se loger au paléolithique supérieur
L'homme du paléolithique est parfois
appelé "homme des cavernes" et on pourrait croire qu'il vivait
dans des grottes. En fait, la grotte, tout au moins dans ses profondeurs, n'est
pas un lieu d'habitation (mais pouvait être une espèce de temple ou d'église).
Seule l'entrée de la grotte était habitable et les hommes s'y
réfugiaient, tout particulièrement en hiver. Après leur départ
subsistaient les traces de leur passage: particulièrement cendres des
foyers, ossements des animaux consommés et déchets de tailles
de silex, outils et armes perdus ou cassés...
Mais l'habitat
le plus courant devait être la tente de peau ou la hutte de branchages
édifiée en pleine nature ou parfois, en pays calcaire ou gréseux, sous un abri
rocheux ou le porche d'une grotte. Elle protége des intempéries, le sol est
souvent pavé de pierre ou de galets. L'habitat n'était pas fixe, l'homme du
paéolithique supérieure était avant tout un chasseur qui suivaient le gibier
dans ses déplacements.
L'habitat s'organise autour du foyer qui favorise les échanges entre individus et developpe la solidarité, le langage et les structures sociales.
A
Moosseedorf-Moosbühl (BE), Hanni Schwab a décrit les traces d'une cabane ou
d'une tente, marquée par une concentration de silex bien délimitée, associée
à deux foyers importants, et une série de petites fosses circulaires d'une vingtaine
de cm de diamètre considérées comme des trous de poteaux. On peut même
reconstituer la position des parois: le ménage, à l'époque
était sommaire et les déchêts génants étaient
repoussés contre la paroi.
L'analyse spatiale permet de mettre en évidence des postes de travail destinés
à la fabrication des outils de silex et d'os, aux travaux de préparation des
peaux et de couture, aux activités de boucherie et enfin au délicat travail
de sculpture ou gravure des objets de parure ou des figurations artistiques
à destination religieuse ou magique. La vie spirituelle s'exprime dans la parure,
les pendeloques, les colliers, peut-être les amulettes que les chasseurs ont
perdues çà et là et qui marquent, au-delà des différences de faciès et de l'évolution
technique, l'étonnante unité spirituelle du monde des chasseurs.