L'Ariège préhistorique et médiévale

Ayant déjà, Nadine et moi, encadré des classes de découvertes dans cette région, nous connaissions son exceptionnel patrimoine. Bien que notre séjour dans les Pyrénées touche à sa fin, nous souhaitions consacrer un peu de temps aux sites que nous ne connaissions pas encore.

Préhistoire

Nous avions déjà eu la chance de visiter les grottes de Niaux et de La Vache (des grands classiques de la préhistoire, à ne pas manquer). Notre choix s'est donc porté sur le Préhisto Parc de Tarascon sur Ariège et la grotte du mas d'Azil.

Le Préhisto Parc de Tarascon sur Ariège
C'est à notre sens le premier site à voir concernant la préhistoire car il constitue une introduction à la fois très complète et accessible à tous au mode de vie et à l'art paléolithique. La demi journée que nous avions consacrée à cette visite s'est avérée trop courte compte tenu de la richesse culturelle du lieu. Très schématiquement, le Préhisto Parc se compose:
- d'une partie en intérieur consacrée à l'art tant pariétal (dans les grottes) que mobilier (sur les objets). On évolue dans l'ambiance d'une grotte où sont reconstitués à l'identique des peintures pariétales ou des objets ornés. Un casque audio, remis au début de la visite, permet d'avoir exactement le commentaire adapté (qui réussit à donner une foule d'informations en respectant le côté mystérieux et magique de ces réalisations artistiques). Les visites des grottes telles que Niaux ... seront ensuite beaucoup plus accessibles, on est déjà dans le bain.
- d'une partie en extérieur consacrée à la vie quotidienne. On y verra des reconstitutions d'habitat (un guide explique comment on est passé des traces archéologiques à la reconstitution. Un atelier (à ne pas manquer) permet de s'initier au lancement de la sagaie avec propulseur (et à comprendre la puissance qu'apporte le propulseur).
Par ailleurs, à heures fixées (attention au programme) sont présentées les techniques pour tailler un silex et allumer un feu. Bien qu'ayant déjà assisté à ce genre de démonstration, là nous avons été franchement impressionnés: avant chaque geste, le tailleur de silex expliquait le pourquoi, ce qu'il souhaitait obtenir et ... obtenait ce qu'il avait prévu.


La taille

La lame obtenue
(extrêmement tranchante)

 

D"autres outils de la même main, chacun destiné à une utilisation bien précise


Après chaque réalisation, une démonstration de l'utilisation de l'outil était faite.
Chacune des deux techniques de production de feu (frottement de bois et choc silex-marcassite) a permis d'enflammer des brindilles en moins d'une minute. Vraiment du grand art.

Produire du feu

1 avec un arc, faire tourner rapidement une pièce de bois en forme de crayon dont la pointe frotte dans les encoches d'une autre pièce de bois
2 recueillir les braises ainsi obtenues au contact des deux pièces, les mélanger à des brindilles, souffler
3 un bon feu

La grotte du Mas d'Azil
Bien que moins connue que les grottes ornées précitées, elle n'en n'est pas moins très intéressante. D'abord par son côté grandiose (elle est traversée par la rivière et par .... la route). Et par la diversité de ses périodes d'occupation (de la préhistoire jusqu'au XVIIème siècle). Visite guidée.

Châteaux du moyen-âge

Là aussi, le temps nous était compté et il a fallu faire des choix: Foix et Monségur

Le château de Foix

Dominant la ville, il a vraiment fière allure. Par contre, pour le visiter, ça s'est mérité; en effet, stationner en camping-car à Foix, pas évident. Finalement après plusieurs tours de ville nous avons fini par trouver un parking vide et pas trop excentré en un lieu accueillant: entre l'Ariège et ... la prison (stationnement gratuit et illimité). La vieille ville de Foix, que l'on traverse en montant au château, est fort pittoresque. Pour le château, préférez la visite guidée et n'oubliez pas le musée de l'Ariège.

Le château de Montségur

Ayant déjà visité un certain nombre de "châteaux cathares" (Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens), je ne voulais pas manquer Montségur. Mais là, attention, il faut absolument profiter d'une visite guidée.
Tout d'abord, il faut accéder au château, ça monte! Arrivé en haut, la première sensation est qu'il n'y a pas grand chose à voir. Surtout ne pas en rester là et redescendre, mais attendre le guide (qui n'est pas un classique guide touristique puisqu'il a manifestement participé à diverses recherches).
La visite commence par "asseyez vous, j'ai des explications un peu longues à vous donner". Effectivement, ça a duré 1h45. Pendant ce temps là, dans le groupe, des personnes sont arrivées mais aucune n'est partie tant l'intérêt était grand. L'exposé à commencé par une présentation particulièrement vivante du catharisme se détachant d'emblée des clichés habituels. Puis est venu le moment fort: la vie sur le pog au XIIIème siècle et le siège de 1243. Là, le charisme du narrateur est tel qu'on n'est plus auditeur, mais participant. On est parmi les assiégés, avec Raymond de Péreille. D'ailleurs on ne parle pas des assiégeants mais de "eux" ni des défenseurs mais de "nous". Et on vit la première phase du siège, victorieuse pour la défense, puis l'action de commando, la nuit de Noël, qui au mépris de toutes les lois de la guerre de l'époque, permit aux "basques" de Hugues des Arcis de prendre pied sur le pog. Puis la résistance désespérées pendant encore plusieurs mois, et la capitulation. Notre guide a une vision extrêmement intéressante du "trésor cathare" évacué par 4 chevaliers à la veille de la capitulation. Il nous explique également que le château que nous visitons date de l'époque royale et n'a pas grand chose à voir avec celui de 1243. Il nous apprend par contre à voir dans le paysage environnant les traces des habitat de l'époque. Bref, de l'histoire racontée comme une épopée, un grand moment.

Nos nuitées en Ariège

Superbes aires de pique-nique (intersection D117-D15...), parkings (de Montségur, du Préhisto Parc ...) bords de petites routes ..., même s'il n'y a pas foison d'aires spécifiquement aménagées, le stationnement nocturne ne pose, en Ariège, aucun problème.