Marmottes et isards

Il y a des jours ou rien ne va: malgré un départ dès les premières lueurs de l'aube, une longue marche d'approche jusqu'à une altitude respectable, beaucoup de précautions, on n'aperçoit que quelques animaux éloignés qu'il est impossible d'approcher.
Puis il y a des jours bénis. Nous étions arrivés par une belle fin d'après midi au parking de Piau Engaly. Après le dîner une courte promenade nous permit d'observer de nombreuses (et peu farouches) marmottes. Je leur donnais mentalement rendez-vous pour le lendemain matin aux aurores.
Pas de chance, le lendemain, je n'émerge qu'à 7h30. Déception: c'est trop tard, il y a déjà beaucoup de monde sur les sentiers. Je tente quand même ma chance. Après un quart d'heure de marche, je m'installe au milieu d'une colonie, à 200 m du sentier. Plusieurs marmottes, à une dizaines de mètre de moi vaquent à leurs occupations. C'est juste la bonne distance pour que, zoom au max, elle remplissent le champ du camescope. Je les filme et les photographie alternativement sans que ma présence ne les gène le moins du monde.


Puis, tout à coup, alors que je n'ai pas bougé, panique dans la marmottière. Les sifflements partent de partout, certaines marmottent rentrent précipitamment dans leur trou, d'autres rejoignent l'entrée du terrier mais ne rentrent pas et poursuivent leur rôle de guetteur. J'ai brièvement le temps d'apercevoir (mais pas de filmer) la cause de cette panique: un superbe renard roux en maraude. Malheureusement pour le goupil, son approche a été éventé et il fera chou blanc. Beau joueur, il ira chercher fortune ailleurs, les marmottes retournant à leurs occupation pour mon plus grand plaisir.

Après avoir passé une bonne heure à observer et filmer ces sympathiques rongeurs, je me dis qu'il est temps de retourner au camping-car: je n'ai pas déjeuné. Pénard, je reprend donc le sentier et tout d'un coup, derrière un replis de terrain, à trente mètres de moi, un troupeau d'une petite dizaine d'isards. Surtout ne pas tenter d'approcher, juste filmer (même si l"éclairage n'est pas très favorable: je suis à la limite du contre-jour). Les animaux sont parfaitement tranquilles. Je filmerai donc pendant une bonne dizaine de minutes, jusqu'à ce qu'un randonneur s'écarte du sentier et tente de les approcher, provoquant panique et fuite générale.

Bilan de la journée: un lever tardif, 2 fois un quart d'heure de marche en terrain facile et mes plus belles observations des vacances. La chance!